Figure incontournable du théâtre français, Molière est très souvent mis à l’honneur dans les programmes scolaires. Aujourd’hui on se penche donc sur sa vie et son œuvre pour enfin savoir qui était Molière.
Fils de tapissier cossu, Jean-Baptiste Poquelin est issu d’une famille aisée. La maison où il naît donne sur l’une des places les plus vivantes et populaires de l’époque et son oncle fait partie de la troupe des ballets du Roi et finira même par jouer ses pièces.
Après des études et un début de carrière sans vagues, il fonde l’Illustre Théâtre, troisième troupe permanente de Paris. C’est pendant cette période qu’il choisit son nom de scène désormais célèbre : “De Molière” dont il a caché la signification à tous et toutes.
Employée par la troupe du duc d’Epernon, la compagnie de l’Illustre Théâtre va cheminer sur les routes de province pendant près de 12 ans, dès 1646. C’est lors de cette période que Molière écrit ses premières farces adaptées de la commedia dell’arte italienne. En 1658, la troupe rentre à Paris et décide d’y retenter sa chance.
Il compose et joue pour la première fois ses premières grandes pièces comme Les Précieuses Ridicules, l’École des Femmes ou encore Tartuffe sur les planches du théâtre du Petit-Bourbon et du théâtre du Palais Royal. Cette époque marque aussi la fin de l’espoir de Molière de s’imposer comme auteur tragique, après le fiasco de nombreuses de ses pièces dramatiques.
La troupe continue de récolter aussi bien les succès que les polémiques jusqu’en 1673 : le Misanthrope, le Médecin malgré lui, le Bourgeois Gentilhomme mais aussi les Femmes Savantes. Les échecs critiques sont aussi au rendez-vous mais Molière est assez prolixe pour qu’ils ne tâchent pas sa réputation.
Comble de l’ironie, Molière meurt après la quatrième représentation du Malade Imaginaire. Même le décès du comédien donne lieu à des polémiques : les comédiens ne peuvent recevoir d’office religieux lors de leur mort mais le refuser à un personnage aussi célèbre serait délicat. Molière finit par être enterré de nuit au cimetière de la chapelle Saint Joseph.
Comme on a pu le voir, malgré son penchant pour les pièces tragiques, Molière est connu et reconnu pour ses comédies et ses farces. Avec plus d’une trentaine d’œuvres à son actif, il demeure encore aujourd’hui l’un des grands dramaturges. Mettons en lumière trois de ses œuvres qui représentent l’aspect multi facettes de son écriture.
Cette comédie en prose est une adaptation d’une pièce de Plaute contant les mésaventures d’un homme obsédé par son argent. Au cours des cinq actes, on suit les projets de l’avare Harpagon pour faire de bonnes affaires et des mariages lucratifs pour lui et ses enfants. Ce personnage peu sympathique s’y livre à des manigances qui ne reflète pas sa noblesse (comme le rôle d’usurier) et fait montre d’un sexisme et d’un égoïsme extrêmes.
Le théâtre et la télévision a adapté de nombreuses fois cette pièce, notamment dans le film éponyme où Louis de Funès tient le rôle d’Harpagon.
Cette comédie-ballet en prose met en scène M. Jourdain, un bourgeois qui se rêve noble et imite tous les traits de cette classe aveuglément. Dans un jeu de rôle dont Molière a le secret, M. Jourdain se ridiculise lors d’une fausse cérémonie orientale orchestrées par son valet.
Cette pièce est une réponse théâtrale à l’affront du sultan de l’Empire Ottoman à l’encontre du roi Louis XIV, proche de Molière.
George Dandin, protagoniste principal, est un paysan qui tient à s’extraire de sa moindre classe grâce à ses richesses. Il achète donc un titre de noblesse, une condition et une épouse. Il devient monsieur de la Dandinière mais ne gagne pas le respect des nobles qui l’entourent. Abusé et moqué par son épouse, ses beaux-parents et son valet, il ne peut qu’être témoin de sa propre défaite.
Cette pièce de théâtre est particulière car elle est l’une de celles qui gardent un trait tragique. La fin n’est pas heureuse, loin de là : le personnage principal, ridiculisé, n’obtient pas gain de cause.
De grands axes peuvent être relevés dans la plupart des pièces de Molière et sont des thématiques fortes à étudier lors du parcours scolaire ou de la découverte des œuvres du dramaturge.
Du Tartuffe qui professe une religion à laquelle il est loin de se soumettre à la célèbre tirade de l’hypocrite déclamée par Dom Juan, Molière révèle les mœurs d’une époque où les apparences sont reines et le mensonge est roi.
“Le Ciel défend, de vrai, certains contentements ; Mais on trouve avec lui des accommodements.”
Tartuffe – acte IV scène 5
Le classisme est la discrimination qui s’appuie sur la classe sociale, que l’on parle de transfuge de classe ou bien de “déclassement”. Les mariages arrangés sont légions chez Molière. Ils sont les meilleurs moyens de s’élever dans l’échelle sociale. Mais si Georges Dandin achète son titre de noblesse il n’achète pas le respect qui lui est lié.
“Lorsque je hante la noblesse, je fais paraître mon jugement, et cela est plus beau que de hanter votre
bourgeoisie.”
Le Bourgeois Gentilhomme – Acte III scène 3
Transcendant les classes et les croyances, le sentiment amoureux est souvent le grand gagnant des pièces de Molière. Au fil de ses pages, on tombe amoureux aveuglément, ne suivant que son cœur et non la bien pensance de l’époque. Molière leur accorde cette victoire dans la quasi-totalité de ses pièces Il offre même une place particulière aux tirades amoureuses. Cependant, Molière peut aussi se faire le chantre de l’inconstance comme dans cette célèbre tirade de Dom Juan :
“Toutes les belles ont droit de nous charmer, et l’avantage d’être rencontrée la première ne doit
point dérober aux autres les justes prétentions qu’elles ont toutes sur nos cœurs. “
Dom Juan ou le festin de pierre – Acte I scène 2
Figure incontournable du théâtre français, Molière est très souvent mis à l’honneur dans les programmes scolaires. Aujourd’hui on se penche donc sur sa vie et son œuvre pour enfin savoir qui était Molière.
Fils de tapissier cossu, Jean-Baptiste Poquelin est issu d’une famille aisée. La maison où il naît donne sur l’une des places les plus vivantes et populaires de l’époque et son oncle fait partie de la troupe des ballets du Roi et finira même par jouer ses pièces.
Après des études et un début de carrière sans vagues, il fonde l’Illustre Théâtre, troisième troupe permanente de Paris. C’est pendant cette période qu’il choisit son nom de scène désormais célèbre : “De Molière” dont il a caché la signification à tous et toutes.
Employée par la troupe du duc d’Epernon, la compagnie de l’Illustre Théâtre va cheminer sur les routes de province pendant près de 12 ans, dès 1646. C’est lors de cette période que Molière écrit ses premières farces adaptées de la commedia dell’arte italienne. En 1658, la troupe rentre à Paris et décide d’y retenter sa chance.
Il compose et joue pour la première fois ses premières grandes pièces comme Les Précieuses Ridicules, l’École des Femmes ou encore Tartuffe sur les planches du théâtre du Petit-Bourbon et du théâtre du Palais Royal. Cette époque marque aussi la fin de l’espoir de Molière de s’imposer comme auteur tragique, après le fiasco de nombreuses de ses pièces dramatiques.
La troupe continue de récolter aussi bien les succès que les polémiques jusqu’en 1673 : le Misanthrope, le Médecin malgré lui, le Bourgeois Gentilhomme mais aussi les Femmes Savantes. Les échecs critiques sont aussi au rendez-vous mais Molière est assez prolixe pour qu’ils ne tâchent pas sa réputation.
Comble de l’ironie, Molière meurt après la quatrième représentation du Malade Imaginaire. Même le décès du comédien donne lieu à des polémiques : les comédiens ne peuvent recevoir d’office religieux lors de leur mort mais le refuser à un personnage aussi célèbre serait délicat. Molière finit par être enterré de nuit au cimetière de la chapelle Saint Joseph.
Comme on a pu le voir, malgré son penchant pour les pièces tragiques, Molière est connu et reconnu pour ses comédies et ses farces. Avec plus d’une trentaine d’œuvres à son actif, il demeure encore aujourd’hui l’un des grands dramaturges. Mettons en lumière trois de ses œuvres qui représentent l’aspect multi facettes de son écriture.
Cette comédie en prose est une adaptation d’une pièce de Plaute contant les mésaventures d’un homme obsédé par son argent. Au cours des cinq actes, on suit les projets de l’avare Harpagon pour faire de bonnes affaires et des mariages lucratifs pour lui et ses enfants. Ce personnage peu sympathique s’y livre à des manigances qui ne reflète pas sa noblesse (comme le rôle d’usurier) et fait montre d’un sexisme et d’un égoïsme extrêmes.
Le théâtre et la télévision a adapté de nombreuses fois cette pièce, notamment dans le film éponyme où Louis de Funès tient le rôle d’Harpagon.
Cette comédie-ballet en prose met en scène M. Jourdain, un bourgeois qui se rêve noble et imite tous les traits de cette classe aveuglément. Dans un jeu de rôle dont Molière a le secret, M. Jourdain se ridiculise lors d’une fausse cérémonie orientale orchestrées par son valet.
Cette pièce est une réponse théâtrale à l’affront du sultan de l’Empire Ottoman à l’encontre du roi Louis XIV, proche de Molière.
George Dandin, protagoniste principal, est un paysan qui tient à s’extraire de sa moindre classe grâce à ses richesses. Il achète donc un titre de noblesse, une condition et une épouse. Il devient monsieur de la Dandinière mais ne gagne pas le respect des nobles qui l’entourent. Abusé et moqué par son épouse, ses beaux-parents et son valet, il ne peut qu’être témoin de sa propre défaite.
Cette pièce de théâtre est particulière car elle est l’une de celles qui gardent un trait tragique. La fin n’est pas heureuse, loin de là : le personnage principal, ridiculisé, n’obtient pas gain de cause.
De grands axes peuvent être relevés dans la plupart des pièces de Molière et sont des thématiques fortes à étudier lors du parcours scolaire ou de la découverte des œuvres du dramaturge.
Du Tartuffe qui professe une religion à laquelle il est loin de se soumettre à la célèbre tirade de l’hypocrite déclamée par Dom Juan, Molière révèle les mœurs d’une époque où les apparences sont reines et le mensonge est roi.
“Le Ciel défend, de vrai, certains contentements ; Mais on trouve avec lui des accommodements.”
Tartuffe – acte IV scène 5
Le classisme est la discrimination qui s’appuie sur la classe sociale, que l’on parle de transfuge de classe ou bien de “déclassement”. Les mariages arrangés sont légions chez Molière. Ils sont les meilleurs moyens de s’élever dans l’échelle sociale. Mais si Georges Dandin achète son titre de noblesse il n’achète pas le respect qui lui est lié.
“Lorsque je hante la noblesse, je fais paraître mon jugement, et cela est plus beau que de hanter votre
bourgeoisie.”
Le Bourgeois Gentilhomme – Acte III scène 3
Transcendant les classes et les croyances, le sentiment amoureux est souvent le grand gagnant des pièces de Molière. Au fil de ses pages, on tombe amoureux aveuglément, ne suivant que son cœur et non la bien pensance de l’époque. Molière leur accorde cette victoire dans la quasi-totalité de ses pièces Il offre même une place particulière aux tirades amoureuses. Cependant, Molière peut aussi se faire le chantre de l’inconstance comme dans cette célèbre tirade de Dom Juan :
“Toutes les belles ont droit de nous charmer, et l’avantage d’être rencontrée la première ne doit
point dérober aux autres les justes prétentions qu’elles ont toutes sur nos cœurs. “
Dom Juan ou le festin de pierre – Acte I scène 2
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